Article écrit par Valéry Lefort. In. La Montagne, samedi 3 mars (victoire de Clermont sur Toulouse 35-5).
Époustouflant il y a deux semaines à Bayonne, Alexandre Lapandry (22 ans) est un rouage essentiel de la 3e ligne clermontoise.
Il a le teint déjà hâlé de ceux qui ont profité de la coupure internationale pour s'évader quelques jours au soleil. "Mais ici aussi, je prends vite", s'amuse Alex Lapandry en pointant du doigt un azur bleuté baigné d'une douceur toute printanière.
Mais cet après-midi, de farniente et encore moins de bronzette il ne saurait être question pour ce choc hélas un peu moins chic. "Oui, peut-être, mais c'est quand même Toulouse. Et là, on est tous prêts !", lâche-t-il, tout d'un coup carnassier.
Comme l'est cet inlassable travailleur en 3e ligne. Et même si Philippe Saint-André l'a - pour l'instant - oublié dans le sillage d'une Coupe du monde pour laquelle il n'avait pu postuler que trop tardivement, Lapandry joue en ce moment selon un tempo qui épouse les standards internationaux.
Revenu à son meilleur niveau, il aura fallu une blessure fin octobre à Perpignan pour le stopper dans son élan. "Le quatrième métatarse côté droit : c'était long et pénible. Je crois que j'ai un peu payé là la débauche d'énergie cumulée des dernières saisons...".
Mais il est reparti, égal à lui-même. Souvent au top. Inlassable coureur, plaqueur, sauteur. A l'image de son dernier match à Bayonne, en compagnie de Vosloo et Vermulen. A eux trois, ils se sont ingéniés à casser la dynamique basque. Il l'avoue, il avait fini ce match "sur les rotules, crevé". On veut bien le croire. Et parier que le trio remettra le couvert tout à l'heure...
"Il faudra être bon, assène le Bourguignon. D'abord, on est chez nous et pas question de lâcher du terrain ici. Je me méfie toujours de Toulouse qui peut gagner n'importe où. Ensuite, ce match est un excellent moyen de nous étalonner à un mois de notre quart de finale européen (le 8 avril à Londres, Nlr)".
Enfin, et même si ce n'est pas crié sur tous les toits, les Clermontois n'ont pas tout à fait abandonné l'idée de terminer en tête du Top 14. Forcément, à la veille d'un France - Irlande qui sera dans beaucoup d'esprits et qui plane immanquablement sur ce match, difficile de ne pas évoquer les Bleus avec Lapandry. "Je serais malhonnête si je disais que je n'y pense pas". S'il continue sur cette lancée, Saint-André aura du mal à ignorer ce (très) jeune calibre international.
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